“ This Machine Kills Fascists”.
Peut-être avez-vous déjà vu cette célèbre inscription quelque part. Il faut dire que si elle fait d’abord partie de la tradition musicale de la contreculture depuis plus d’un demi-siècle, il est très ironique qu’elle fasse aujourd’hui marcher la machine capitaliste, imprimée en série sur des t-shirt. Pour ceux qui portent le point d’interrogation en guise de couvre-chef alors qu’ils lisent ces lignes (ceux qui ne comprennent simplement pas de quoi je parle), voici un petit historique en bref.
These are Protest Song.
Il était une fois Woody Guthrie (photo ci-haut). Woody n’était pas un cowboy dans Toy Story, non! Woody était un artiste du folk contestataire des années 1940. Précurseur de Dylan et fervent défenseur du système communiste, il critiquait les mouvements extrémistes et totalitaires, seul ou en compagnie de son groupe The Almanac Singers. Le poids de la Deuxième Guerre mondiale enflamme d’autant plus sa haine envers le fascisme et le pousse à orienter sa musique en ce sens. Woody Guthrie inscrit alors sur toutes ses guitares la fameuse citation. L’essor de la musique folk contestataire apparait, à cette époque, comme le moyen ultime d’ouvrir l’esprit d’une Amérique fermée et puritaine, en plus d’un moyen d’unir le peuple dans la résistance.
Hommage à la Machine.
« This Machine Kills Fascists » a été reprise à toutes les sauces*, par plein de monde, en hommage à Woody ou en guise de contestation homologue. C’est le cas pour le groupe punk américain Anti-Flag (one love).
Eh oui, quelle ne fut pas mon sourire de lire ces mots sur la guitare de Number Two, lors de la fin de semaine du RockFest (qui fut, mon foie, plus que mémorable). QUE J’ÉTAIS FIÈRE de comprendre la référence. En fait, c’est qu’Anti-Flag a même une chanson du même nom - voir l’album Underground Network (2001).
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Parenthèse de côtes brisées sur clôture métallique.
Oui, je veux quand même vous toucher un mot sur ce show génialisime d’Anti-Flag qui a eu lieu le 19 juin dernier, devant mes yeux. C’était la 2e fois que je les voyais, mais la première fois au premier rang. Que de plaisir, et de réceptions directes de coudes et de pieds par la tête! C’est tellement beau de voir une foule de jeunes et de vieux drogués qui ne comprennent pas trop pourquoi ils lèvent leur poing dans les airs, mais qui ont l’air tellement unis dans la contestation! J’ai l’air ironique, mais j’suis sérieuse! Le groupe a pris le temps de participer à une scéance d’autographe avant le concert, et OUI j’ai été faire ma groupie. Ils sont tellement gentils et attentionnés envers chacun de leur fan, qu’ils sont mon coup de cœur officiel de ce week-end-à-l’autre-bout-de-la-province!
Bon. Oui, d'accord, ce topo sur l'histoire du folk contestataire n'était en fait qu'un prétexte pour faire ma groupie punk. Voilà.
* Un groupe électro-expérimental canadien porte même ce nom. Je cherche encore le rapport. Mais bon.